Economie solidaire. Label gamelle : « Ce n’est pas parce qu’on est pauvre qu’il faut mal manger »,

Label gamelle réussit à cuisiner avec succès l’économie et la solidarité. Installée en banlieue parisienne, cette entreprise d’insertion livre des repas de qualité aux centres d’hébergement d’urgence. Le documentaire de Thierry Kübler retrace la vie de Label gamelle depuis son lancement en 2020. Le concept est basé sur cette phrase :  » Ce n’est pas parce qu’on est pauvre qu’il faut mal manger ». C’est aussi le titre du film. A découvrir dans La France en Vrai.

Au départ il y a Christine cadre très supérieure dans les assurances et Vincent, chef-cuisinier dans les palaces et autres restaurants étoilés. Ces deux-là, au mitan de la quarantaine, décident de changer de vie. Ensemble ils montent   » Label gamelle » à Montreuil en Seine-Saint-Denis. Une cuisine centrale d’où vont sortir des repas pour les centres d’hébergement d’urgence de l’est parisien. Des repas de qualité à moins de 5 euros.

On m’a tendu la main quand j’étais petit. Aujourd’hui, c’est à mon tour de tendre la main... Vincent Dautry, cofondateur de Label gamelle

Et « tendre la main » pour Christine et Vincent c’est s’inscrire dans une économie sociale et solidaire. Label gamelle est une entreprise d’insertion professionnelle dont les employés vivent eux-mêmes dans les centres d’hébergement pour lesquels ils cuisinent. Plus de 1 000 repas sont livrés chaque jour.  » Pour moi aussi, c’est un nouveau métier, dit Vincent Dautry. Il faut que je réapprenne les bases. Je travaillais pour 10 personnes, là il faut que je fasse plusieurs centaines de repas par jour tout en formant nos employés. On m’a tendu la main quand j’étais petit. Aujourd’hui, c’est à mon tour ».

Vincent Dautry et des employés de Label gamelle en cuisine • © francetv

Les repas proposés par Label gamelle ont les saveurs du monde de ceux qui évoluent en cuisine. Du bœuf bourguigon français au yassa africain via l’Asie, tout est fait maison. Des portions de 400 grammes, équilibrées et savoureuses pour les publics défavorisés. Une proposition éthique doublée d’un volet social.

L’objectif ici c’est que tout le monde parte. Le contraire de toutes les entreprises…Christine Merckelbagh, cofondatrice de Label gamelle

Les salariés de Label gamelle bénéficient de CDD Insertion. Le SMIC pour 35 heures hebdomadaires. Des contrats de huit mois pendant lesquels se met en place un véritable accompagnement individuel : recherche de logement, de travail, permis de conduire, formalités administratives, cours de français etc.

 » L’objectif ici, c’est que tout le monde parte ! Le contraire de toutes les entreprises… explique Christine Merckelbagh. Ici, on remet le pied à l’étrier pour amener ou ramener à l’autonomie » 

L’accompagnement de chacun est construit en fonction du projet individuel. Comme pour Samer. Ce syrien, ingénieur en domotique, va quitter la cuisine pour travailler dans son domaine. Il a bénéficié du réseau des entreprises sociales et solidaires auquel appartient Label gamelle.

Le documentaire de Thierry Kübler, tourné au sein de la cuisine centrale de Label gamelle, rappelle qu’il est possible de faire bouillir dans la même marmite économie et solidarité  sans sacrifier l’humain. Une recette économique plutôt appétissante.

En France, l’économie sociale et solidaire regroupe 200 000 entreprises et/ou structures. Elles représentent 10% du PIB et emploient plus de 2 millions de personnes.

« Ce n’est pas parce qu’on est pauvre qu’il faut mal manger », un film de Thierry Kübler (coproduit par Ex Nihilo et france·tv). Diffusion le jeudi 31 mars 2022 à 23H20 dans La France en Vrai sur france 3 Auvergne-Rhône-Alpes et disponible en replay ci-dessous :