Le prix de l’engagement démocratique 2020 a été attribué à « La Hulotte » par la région Grand Est. Cette revue naturaliste française à parution semestrielle est diffusée uniquement par abonnement, « La Hulotte » constitue une riche base documentaire sur la faune et la flore françaises, alliant l’humour, la rigueur scientifique et la qualité des illustrations.
article publié sur le site france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/ardennes/ le 13 05 2019 . Mise à jour à propos du prix de l’engagement démocratique et nouvel article, le 18 11 2020
Depuis 1972, dans les Ardennes, Pierre Déom conçoit et rédige seul le journal de la Hulotte, magazine mythique des amoureux de la nature. Plus de 140.000 abonnés reçoivent dans leur boîte aux lettres cette ode à la biodiversité. L’ancien instituteur de profession a répondu à nos questions.
Installé à Boult-aux-Bois, dans les Ardennes, Pierre Déom s’exprime rarement dans les médias. Il refuse d’ailleurs d’être filmé ou pris en photo. Cet ancien instituteur, devenu l’unique contributeur du mythique journal de la Hulotte, porte un regard critique sur le monde contemporain et son rapport à la nature. Fervent défenseur de la biodiversité, il a traversé plus de quatre décennies d’engagement écologique. C’est dans sa demeure ardennaise qu’il nous a reçue.
L’aventure de la Hulotte a commencé en 1972?
« En fait, j’avais participé avec mes amis à la création d’une association. On était très préoccupés par ce qui, à l’époque, ne s’appelait pas encore l’écologie, et on voulait vraiment faire évoluer les esprits. Mais on prêchait dans le désert, ça n’inspirait personne, alors, un peu par la force des choses, on s’est dit qu’on allait d’abord s’adresser aux enfants. Et le journal a tout de suite trouvé son lectorat. Des familles se sont abonnées, des adultes. »
Est-ce que vous vous engagez à travers la Hulotte ?
« Moi ce que je veux montrer, c’est la complexité, la beauté du monde. Je veux montrer que chaque animal, c’est comme un monument historique. Notre-Dame de Reims a été bombardée par les Allemands, et vous n’y voyez plus rien aujourd’hui. Il y a encore quelques pierres éboulées, mais elle a été reconstruite à l’identique. Mais, une espèce disparue ne reviendra jamais. On a un trésor merveilleux qui est là et qu’on laisse être dévasté, ruiné, éliminé de façon scandaleuse. »