L’association Les Bureaux du Cœur, qui regroupe une quinzaine d’entrepreneurs nantais, permet d’héberger des personnes en grande précarité. On vous explique la démarche.
article par Julien Sureau publié sur le site actu.fr le 19 01 2021
Ils sont déjà 15 entrepreneurs à avoir rejoint l’association « Les Bureaux du Cœur » dans la région de Nantes (Loire-Atlantique). « Une aventure humaine » selon son fondateur Pierre-Yves Loäec, dirigeant de Nobilito, une agence de communication nantaise, et également président du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD).
Née en fin d’année 2019, la petite structure a déjà d’hébergé trois personnes en grande précarité. Le concept est assez simple, résume Pierre-Yves Loäec auprès d’actu.fr :
Partant du constat que nos bureaux sont en partie chauffés le soir et le week-end, qu’ils sont équipés de moyens de cuisine et de sanitaires (WC, lavabos, souvent douche), il est apparu aux dirigeants du CJD Nantes qu’il était simple d’accueillir des personnes en précarité dans leurs locaux une fois que ceux-ci ne sont plus utilisés.
Concrètement, l’invité bénéficie d’un logement chaque soir, à partir de 18h et jusqu’à 8h30 le lendemain, ainsi que le week-end. « Il a les clés du bureau, précise Pierre-Yves Loäec, et il n’y a aucune contrepartie. On ne lui demande pas de donner un coup de main pour le ménage par exemple. »
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« Ce n’est pas qu’un logement »
Au contraire, ce sont plutôt ses salariés qui sont aux petits soins. « J’ai un collaborateur qui lui a refait son CV, un autre qui lui a donné des attestations pour le confinement. Il y a vraiment de la bienveillance et beaucoup d’enthousiasme. »
Ce que confirme Souleymane Diarra, 38 ans, hébergé depuis le mois d’octobre après deux ans dans la rue. « Ce n’est pas qu’un logement. Il y a une certaine autonomie mais il y a aussi des règles à respecter. Les Bureaux du Cœur, c’est une opportunité et un coup de pouce pour avancer et se projeter. Le matin, lorsque les salariés arrivent, c’est convivial et ça donne la pêche ! », se félicite-t-il.
Ici, on ne me juge pas par rapport aux difficultés que j’ai eu par le passé. On me pousse vers le haut, ça m’encourage à aller de l’avant ! Souleymane Diarra
« On offre un sas à des gens qui sont sur la voie de la réinsertion »
Les Bureaux du Cœur travaillent avec des associations spécialisées comme Saint Benoit Labre et Permis de construire. Ce qui permet aux patrons d’accueillir des sans-abri déjà connus et épaulés. « On offre un sas à des gens qui sont sur la voie de la réinsertion », énonce Pierre-Yves Loäec.
Un concept à dupliquer ailleurs
Ravie de son petit succès, l’association aimerait essaimer son concept ailleurs. « A Lyon, Paris, Nancy et Rennes », cite en exemple le fondateur : « Nous sommes dans les premiers à nous organiser mais il y a certainement des entrepreneurs qui font ça dans leur coin. »
« C’est la solidarité la plus pure, souffle-t-il. Je ne file pas un chèque à la fin de l’année, je préfère cette démarche naturelle. »
Un engagement qui a aussi un bénéfice sociétal. Un lit d’urgence dans un centre d’accueil classique représente un coût de 10 000 euros par an pour une collectivité.
Infos pratiques :
Renseignements et dons sur www.bureauxducoeur.org. Contact au 09 72 35 68 71 et à bienvenue@bureauxducoeur.org.