À Brest, un jeune migrant congolais sans papiers…va intégrer une école d’ingénieur, son « rêve »

Il y a trois ans, Jonathan Kikanga, alors âgé de 15 ans, arrive à la gare de Brest (Finistère), un peu paumé. L’adolescent ayant fui la République démocratique du Congo ne parle pas bien français. La première nuit, il la passe dehors, sur un banc : « Je ne connaissais pas la ville, je suis arrivé un peu tard, il faisait nuit. Je suis resté à la gare jusqu’au lendemain. Et c’est le matin que j’ai cherché de l’aide et qu’on m’a proposé d’aller jusqu’au CDAS « . Au centre départemental d’action sociale, on conseille à Jonathan de pousser les portes de l’Adjim, une association brestoise qui aide les jeunes migrants isolés.

De « très très bons résultats »

Là-bas, le jeune migrant congolais  s’ennuie un peu, alors il décide de suivre des cours : « C’était surtout des maths et du français et un peu d’histoire. Et j’ai eu cette chance d’avoir un bon niveau et j’ai pu être scolarisé au lycée ». Le jeune Congolais intègre une filière technologique au lycée Dupuy-de-Lôme à Brest. Très humble, il ne raconte pas lui-même le tour de force qu’il a réalisé après avoir été déscolarisé pendant quatre ans, toutes les années collège.  À l’Adjim, une bénévole, Brigitte Millet, a tout de suite cru en lui : « S’il est rentré en seconde, c’est que déjà, on savait qu’il avait des capacités, alors que la plupart des jeunes que l’on héberge vont plutôt faire des CAP. Et puis ensuite, on a vu arriver ses résultats scolaires qui étaient tous très très bons. »

« J’ai moi-même rencontré plusieurs de ses enseignants du lycée qui m’ont dit mais ‘il a un très fort potentiel’. Vraiment, il a de très bonnes notes ».  Brigitte Millet, bénévole à l’Adjim  à franceinfo

Avec ses 17,5 de moyenne sur l’année, Jonathan formule huit vœux sur Parcoursup, correspondant à 25 formations différentes. Ils sont tous acceptés dont son premier choix, l’INSA de Lyon, une prestigieuse école d’ingénieurs : « J’étais très content, bien sûr, puisque je ne m’y attendais pas. Du coup, je pense que ça pourrait m’aider à réaliser un de mes rêves, d’être ingénieur ». Le bac, c’est une formalité pour le jeune homme de 18 ans. Le vrai défi, est de trouver comment financer ses études. Sans titre de séjour, il ne peut pas faire de demande de bourse. Une fois son baccalauréat en poche, Jonathan espère avoir un dossier assez solide pour obtenir ses papiers.