Propagandes : Contre l’invasion métèque
Les années 1930 sont marquées par une crise économique sans précédent, « la grande dépression », qui a éclatée avec le krach boursier de 1929.
Comme pour la gigantesque crise économique que le monde traverse depuis 2008, une bulle spéculative s’était créée sur certaines valeurs financières : quand les investisseurs se sont aperçus que les titres qu’ils possédaient étaient surévalués, ils perdirent confiance et vendirent.
Les entreprises n’ayant plus de moyen de se financer licencièrent, accentuant la crise économique. Les demandes de protection venant de toutes les parts de la société s’accroissent alors, entraînant des réflexes protectionnistes de la part des Etats, mais aussi des comportements xénophobes et haineux à l’égard des étrangers.
C’est dans ce contexte que cette photographie est prise, en février 1935. Un vaste mouvement de grève se met en place pour protester contre « l’envahissement de la profession médicale » par les immigrés étrangers. Le mot utilisé ici est « métèque », qui vient du grec ancien et concernait originellement les personnes ayant un statut intermédiaire entre le citoyen et l’étranger.
A cette époque, il est utilisé par le mouvement d’extrême droite pour désigner les étrangers, mais vise essentiellement les populations juives. Les chanteurs reprendront par la suite le vocable. Georges Moustaki, d’origine grecque, chante Le Métèque en 1969 :
Avec ma gueule de métèque
De Juif errant, de pâtre grec
Et mes cheveux aux quatre vents
Cette chanson, et le mot de métèque comme statut intermédiaire entre le citoyen et l’étranger, seront repris par la suite par les chanteurs Akhenaton en 1995, par Joey Starr en 2006 et par Alpha Blondy en 2013.
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