Le 16 pluviôse an II (4 février 1794), l’assemblée de la Convention vote l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises.
article par Camille Vignolle publié sur le site herodote.net, le 04 02 2022
Quand, au début de la Révolution, la célèbre Nuit du 4 août (1789) met fin aux privilèges féodaux, seul le duc de La Rochefoucauld-Liancourt envisage d’étendre aux esclaves le principe d’égalité devant la Loi.
Les représentants des colonies menacent de se séparer de la métropole si l’on abroge l’esclavage et, le 28 mars 1792, l’Assemblée législative se contente d’établir une égalité de droit entre tous les hommes libres (à l’exception des esclaves).
Ces demi-mesures et ces dissensions ne satisfont guère les esclaves. En Guadeloupe, une révolte aussi brève que violente éclate dans la nuit du 20 avril 1793. Plusieurs Blancs sont massacrés.
À Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti), la principale et la plus riche de toutes les colonies françaises, affranchis et esclaves se soulèvent à leur tour et les commissaires de la République se résignent le 4 septembre 1793 à proclamer la liberté des esclaves.
Abolition temporaire
Le décret de Pluviôse, voté 6 mois plus tard dans l’enthousiasme, généralise ces décisions. Il énonce : «La Convention déclare l’esclavage des nègres aboli dans toutes les colonies ; en conséquence, elle décrète que tous les hommes, sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens français et jouiront de tous les droits assurés par la Constitution».
Le décret ne sera en définitive appliqué qu’en Guadeloupe et en Guyane avant d’être abrogé par le Premier Consul en 1802.