Au Maroc, l’espace public reste un enfer pour les femmes. Entretien avec la sociologue Safaa Monqid

Au Maroc, la violence envers les femmes est ancrée dans les mentalités, légitimée, acceptée socialement. Dans l’espace public, mais aussi dans l’espace privé. On se souvient encore de cette animatrice d’une émission de 2M, la deuxième chaîne publique marocaine, qui en novembre 2016, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, diffusait une séance de maquillage à destination des femmes battues pour leur apprendre à camoufler les hématomes des coups reçus. Un rapport, rendu public vendredi 15 décembre en présence de la ministre de la famille, Bassima Hakkaoui, est venu rappeler que la première violence à l’encontre des femmes est physique et que plus de 50 % des actes de violence sont commis par le conjoint.