Des collégiens plaident pour les droits de l’homme en 180 secondes

La finale Ils n’avaient que trois minutes (et pas une de plus) pour capter l’attention du public… et du jury. Pour y parvenir, Livann Martiny et Cheick, élèves au collège Henri-Dunant de Meaux (Seine-et-Marne), ont écrit des punchlines contre le racisme. Avec leur rap Black- Blanc-Beur, ils ont remporté le premier prix (catégorie 4es). « Nous nous sommes entraînés devant la classe, puis devant tout le collège, racontent les lauréats. On n’y croit toujours pas, mais on espère que notre texte fera réfléchir. » L’audace a payé aussi pour Enola Vincent et Kalliyan You, du collège Mauriac, à Louvres (Val-d’Oise). Elles ont ému le jury avec un texte chorégraphié sur le mariage forcé. « Les passages dansés ont permis d’ajouter des mots que seuls nos corps étaient capables d’exprimer », expliquent les gagnantes de la catégorie 3es. Parmi les 30 discours de la journée, de nombreux formats ont été proposés par les jeunes finalistes : des poèmes, des plaidoiries, des sketchs… Certains groupes ont fait preuve de courage. Par exemple, deux ados ont défendu les droits des homosexuels main dans la main face à l’assemblée. Deux autres ont mimé des scènes de violence envers les migrants. D’autres candidats ont plutôt misé sur l’originalité, en mettant en scène une mini-comédie musicale pour soutenir la cause des femmes. Ou encore en jardinant en direct sur scène pour dénoncer les méfaits du glyphosate. Qu’ils aient gagné ou non, les collégiens se sont dits ravis d’avoir, grâce à ce concours, pris la parole en public pour la première fois.