Cinéma : “Enquête au paradis”, autopsie d’une Algérie bigote

Dans un autre registre, la fiction m’a servi pour parler du phénomène alarmant qu’a représenté au Salon du livre d’Alger le succès remporté par la traduction de Mein Kampf d’Hitler. Le livre, importé de Jordanie, s’est vendu comme des petits pains ! Quant à la séquence où la mère de Nedjma se rend sur les lieux où l’écrivain Tahar Djaout a été assassiné par les islamistes en mai 1993, elle constitue un hommage. Et résonne comme un appel à ne pas oublier la période sombre du terrorisme, tous les démocrates qui sont tombés. La stèle, c’est dingue, se trouve au milieu d’un parking, il faut se frayer un chemin au milieu des voitures pour la trouver. Elle est loin d’être mise en valeur. La décennie noire est occultée. On ne parle pas de cette période, le pays est comme frappé d’amnésie. Et beaucoup de gens passent devant cette plaque sans savoir de quoi il s’agit.